(actualisé le )

Alors même que le premier Comité Interministériel du Handicap sous le gouvernement de Jean Castex se déroulera dans des conditions adaptées à la crise sanitaire actuelle, l’APAJH établit sept priorités pour faire du handicap la grande cause de ce quinquennat.

Quelques mois après les annonces du Président de la République lors de la Conférence nationale du Handicap, saluées par l’APAJH, de nombreux chantiers et enjeux demeurent encore pour l’accès des personnes en situation de handicap à leurs droits.

Le lundi 16 novembre, se déroulera le premier Comité Interministériel du Handicap sous l’autorité de Jean Castex comme Premier ministre. L’APAJH se saisit de ce rendez-vous, organisé pour échanger et poser les jalons de politiques interministérielles du handicap, et interpelle le Gouvernement sur les 7 priorités à mettre en place pour les personnes en situation de handicap.

Sept priorités identifiées pour l’égal accès aux droits des plus vulnérables

Les priorités définies par l’APAJH sont au nombre de sept, dans différents domaines.

Une grande concertation pour bâtir ensemble une branche Autonomie de la sécurité sociale ambitieuse, pour toutes les personnes en quête d’autonomie

La loi du 7 août 2020 a créé la branche Autonomie de la sécurité sociale et acté l’existence d’un 5ème risque. L’APAJH s’en félicite et demande à ce qu’une grande concertation se mette en place sans délai pour définir clairement le périmètre de cette branche, ses modalités de financement en cohérence avec les besoins à satisfaire, sa gouvernance notamment en local.

La Fédération APAJH demande avec force que le gouvernement soit ambitieux en créant une prestation universelle Autonomie sans barrière d’âge et sans reste à charge pour donner aux personnes en situation de handicap comme aux personnes avançant en âge un vrai pouvoir d’agir quant à leurs choix de vie.

Réduire les grandes inégalités territoriales en termes d’accès aux droits

L’APAJH attend des mesures fortes et symboliques pour réduire les grandes inégalités territoriales en matière d’accès aux droits, de fonctionnement des Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH), d’accès à des réponses d’accompagnement…

Des départements sont encore concernés par ces réalités, alors que l’ensemble des citoyens, sur tout le territoire, doivent avoir un égal accès à un accompagnement et à la construction d’un parcours de vie de qualité.

L’accélération de l’accès à l’Ecole de tous pour tous les élèves en situation de handicap

La réalité d’une Ecole de tous, avec des solutions de scolarisation de qualité et pérennes pour les élèves en situation de handicap adviendra en mobilisant plusieurs actions dont :

L’implantation massive des unités d’enseignement dans les écoles, collèges, lycées en lien avec les collectivités territoriales; la création de dispositifs ULIS garantissant les continuités de parcours; formation renforcée des enseignants et des accompagnants; coopération accrue avec le secteur médico-social au sein des PIAL qui doivent devenir de réels centres de ressources; des passerelles avec l’enseignement supérieur et les dispositifs de formation professionnelle.

La juste valorisation des métiers du médico-social

L’APAJH interpelle le gouvernement sur la question de la reconnaissance des professionnels du médico-social depuis de nombreux mois. Alors qu’ils démontrent leur exceptionnel engagement auprès des plus vulnérables dans cette crise sanitaire, leurs métiers sont trop peu valorisés, notamment en comparaison au domaine sanitaire.

C’est pourquoi elle appelle à engager une refonte des métiers du secteur de l’accompagnement à la fois pour définir de nouveaux métiers en phase avec l’évolution des réponses d’accompagnement mais aussi revaloriser les salaires pour favoriser leur attractivité et faire face aux énormes besoins de recrutement de demain, dans une France avançant toujours plus en âge.

La reprise d’une négociation sérieuse et non dogmatique sur le sujet du revenu universel d’existence

La crise que nous traversons va renforcer durablement la pauvreté et singulièrement celle des personnes en situation de handicap. L’APAJH, qui proposait déjà le débat vierge de tout dogme autour d’un revenu universel d’existence dans son Pacte handicap 2017-2022, réitère cet appel pour permettre aux citoyens les plus précaires et vulnérables des conditions de vie dignes.

Le développement de l’offre de services pour mieux répondre aux choix de vie des personnes en situation de handicap

Il y a autant de parcours de vie qu’il y a de citoyens. Les personnes en situation de handicap doivent être accompagnées pour construire celui-ci sur la base de leurs propres choix, et non en fonction de l’offre exhaustive de services, qui doit continuer à évoluer : simplifier les processus de transformation et de diversification de l’offre en facilitant les dialogues territoriaux ; diversification des réponses d’habitat, accompagnement des parcours de formation et d’insertion professionnelle, accès renforcé aux soins et à la prévention…

Favoriser l’accès à la culture, aux loisirs et au sport pour les personnes en situation de handicap

La crise actuelle compromet l’accès de tous à la culture, aux loisirs et au sport, tout en soulignant l’importance de ces domaines dans la vie de tous les citoyens. Alors que la France rayonnera dans le monde entier en organisant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, et que la richesse de son offre culturelle est reconnue, les personnes en situation de handicap sont encore exclues. Le gouvernement, dans ses mesures pour soutenir ces mondes essentiels dans la crise, et plus globalement à long terme, doit inclure les personnes en situation de handicap dans toute politique pour leur permettre d’être des citoyens éclairés.

Pour aller plus loin

Communiqué de presse de l’APAJH « Comité interministériel du Handicap : L’APAJH interpelle le gouvernement sur les priorités d’ici la fin du quinquennat »