Lucie Nouet, une militante avant-gardiste

L’APAJH a été créée en 1962 par deux personnes issues de l’Éducation nationale et deux militants, Lucie Nouet et Robert Seguy

Lucie Nouet, co-fondatrice de l'APAJH
Lucie Nouet, au centre de la photo, et Robet Seguy sur sa gauche.

Institutrice de classe de perfectionnement, elle fait le constat dans son quotidien du manque de solutions de scolarisation pour les élèves en situation de handicap, et que la prise en compte du handicap demeure dans le domaine familial.

Le mouvement APAJH est né d’une révolte, de la volonté de faire cesser une injustice touchant les plus jeunes et les plus vulnérables au sein d’une société en pleine mutation se tournant vers une société de consommation, préfigurant celle de la performance. C’est aussi l’ambition de proposer une vision humaniste, résolument laïque, de l’accompagnement des adolescents en situation de handicap.

Face à cette situation, celle qui était également secrétaire de la commission de l’enfance inadaptée du Syndicat national des instituteurs (SNI) a mobilisé l’ensemble de son réseau pour fonder l’APAJH, dans un combat qui apparaît à l’époque révolutionnaire, comme elle l’expliquait dans un témoignage à l’occasion des 50 de l’association : «La notion de jeunes inadaptés utilisée dans les années 40 est à l’époque bien connue de l’Education nationale. Pourtant, l’école d’après-guerre n’est pas accueillante pour ses enfants aux besoins et savoir-faire différents […]En 1962, il n’existait aucune politique dans le secteur du handicap, même de façon embryonnaire. Le monde du handicap est le plus souvent caché, les personnes en situation de handicap restent dans leur famille ou sont reléguées dans les hôpitaux psychiatriques et des hospices, ne bénéficiant que rarement de soins et d’une éducation adaptée. Le mouvement APAJH est né d’une révolte, de la volonté de faire cesser une injustice touchant les plus jeunes et les plus vulnérables au sein d’une société en pleine mutation se tournant vers une société de consommation, préfigurant celle de la performance. C’est aussi l’ambition de proposer une vision humaniste, résolument laïque, de l’accompagnement des adolescents en situation de handicap».

Lucie Nouet, tout comme Robert Seguy, portait le combat d’assurer des conditions d’existence au plus proche de la vie ordinaire pour les jeunes en situation de handicap, alors même que les acteurs du monde du handicap de l’époque ne pouvaient que proposer des placements dans des établissements spécialisés. Convaincue que la place de l’élève en situation de handicap est la même que celle de tout citoyen, Lucie Nouet refuse cette catégorisation qu’elle apparente à de la mise à l’écart.

La place de tout jeune en situation de handicap dans son école de quartier sera le premier combat de l’APAJH.

Lucie Nouet est également à l’initiative de l’élargissement du champ d’intervention de l’APAJH à tous les types de handicap, à tous les âges de la vie et dans tous les domaines de la vie, pour justement permettre l’accès de tous à une pleine et entière citoyenneté.

Pour aller plus loin

50 ans de combat