Vaccination en MAS et FAM : mode d’emploi
Depuis le 18 janvier, les personnes accompagnées par des FAM ou des MAS sont prioritaires à l’accès à la vaccination, ainsi que les professionnels de plus de 50 ans et/ou présentant des co-morbidités. Alors qu’un protocole national a tardé à être diffusé, comment les campagnes se sont-elles organisées dans ces établissements ? Rencontre avec Julia BIOSCA, coordonnatrice de soins pour le complexe APAJH de Lavaur, dans le Tarn.
Comment s’est initiée la campagne de vaccination ?
Mardi 12 janvier, un contact avec l’Agence régionale de santé (ARS) et notre direction a été établi : l’ARS nous a ainsi informés qu’une campagne de vaccination pourrait être organisée pour la fin de la semaine. Après échange avec les directeurs de la plateforme HéPRA (Hébergements Personnalisés en Résidences Accompagnées), nous avons convenu de débuter celle-ci dix jours après, pour avoir le temps de nous organiser mais aussi d’informer les personnes concernées : les personnes accompagnées, leurs familles et/ou leurs tutelles, mais aussi les professionnels.
Suite à cette décision, l’ensemble de l’équipe s’est cordonnée pour la logistique de cette vaccination, qui avait lieu au sein de notre complexe : c’était une véritable chaîne de prises de décisions et de responsabilités pour mener à bien cette opération.
Quelle organisation a été mise en place pour informer les personnes concernées par la vaccination ?
Les coordonnateurs de parcours se sont rapidement mis en lien avec les tuteurs pour recueillir leur consentement, ou non. L’infirmière coordinatrice et les infirmières des établissements concernés ont contribué en proposant une information générale sur la vaccination à destination des personnes accompagnées qui ne sont pas sous tutelle : avec les infirmières du FAM, les résidents ont été conviés à des espaces d’échanges par 10 pour visualiser une vidéo informative et pour pouvoir poser leurs questions. A l’issue de ces sessions, un recueil de consentement papier était distribué.
Toutes les familles ont été informées. Les coordonnateurs leur transmettaient la date de vaccination si la personne avait exposé son consentement éclairé, ou leur demandaient leur avis en tant que tutelle si la personne accompagnée ne s’était pas positionnée, ou enfin informaient du refus de vaccination de la personne. Les représentants légaux ont été très réactifs et, dès le 18 janvier, la direction a pu communiquer à l’ARS le recensement des besoins en dose de vaccin, en fonction du nombre de personnes volontaires.
Mon rôle a été d’organiser le planning de vaccination, en contact direct avec la pharmacie d’Albi qui était référente et en charge de stocker les vaccins, livrés par l’ARS.
La vaccination a eu lieu le 21 janvier à la MAS Jacques Besse (Lavaur) et le lendemain au FAM de Constancie à Lacaune.
Le jour J, comment se déroulait la vaccination pour les personnes volontaires ?
En amont, nous avions établi un planning de vaccination. Nous avions à la fois transmis leurs convocations aux professionnels par mail, et informé les chefs de service des résidents pour prévenir l’équipe de soin afin qu’ils puissent s’organiser, par exemple le détachement des aides-soignantes ou AES pour accompagner les résidents, et réduire les risques de perturbations auprès des personnes accompagnées.
La vaccination se déroulait à l’infirmerie de Lavaur et de Lacaune où les personnes étaient d’abord reçues en rendez-vous médical par le médecin coordinateur de la plateforme afin d’établir un certificat d’éligibilité à la vaccination. Je réalisais la vaccination puis les personnes avaient accès à une 3è salle pour surveiller leurs constantes (notamment la tension) et repartaient avec un certificat de vaccination. Tout s’est très bien passé, aucun effet secondaire n’a été ressenti. Au-delà de l’acte médical, la vaccination était une réelle animation au sein de notre structure, qui a favorisé les rencontres, les échanges entre résidents et professionnels. La deuxième injection a été réalisée le 11 février à Lavaur et le lendemain à Lacaune, sur le même modèle.
Les doses de vaccin manquent
De telles initiatives ont lieu sur l’ensemble du territoire. Cependant, cette organisation et cette mobilisation des professionnels se heurtent au rythme ralenti de livraisons des doses, qui manquent. La vaccination des professionnels concernés par la vaccination devrait s’accélérer suite à la mise sur le marché du vaccin d’AstraZeneca et l’avis favorable rendu par la Haute Autorité de santé (HAS), le 2 février.
Pour aller plus loin…
Pour une vaccination massive des personnes en situation de handicap et de leurs aidants