Recrutement des personnes en situation de handicap, des freins toujours présents
Malgré des dispositifs légaux et une meilleure représentation des personnes en situation de handicap dans la sphère publique, le taux de chômage de ces dernières reste nettement supérieur à celui de la population générale française*.
Pour comprendre cette problématique, il est essentiel d’identifier les freins visibles et invisibles qui impactent le processus de recrutement des personnes en situation de handicap.
Stéréotypes et préjugés liés au handicap
Les idées reçues sur les personnes en situation de handicap, nombreuses et persistantes, jouent un rôle déterminant dans le maintien des inégalités.
Les recruteurs peuvent associer le handicap à un manque de productivité, des difficultés dans les interactions sociales ou encore un risque d’absentéisme élevé. Ces préjugés occultent le potentiel professionnel des individus en les réduisant à leur handicap, qu’il soit physique, intellectuel ou psychique. Les entreprises craignent également des coûts élevés pour l’aménagement des postes de travail.
Or, dans la majorité des cas, ces adaptations ne sont pas forcément coûteuses et les entreprises peuvent bénéficier d’aides financières pour y répondre. Autre idée reçue, la complexité et la charge des démarches administratives à mettre en œuvre afin d’accueillir une personne en situation de handicap.
Pour contrer ces préjugés, les campagnes de sensibilisation et les formations en entreprise jouent un
rôle clé. Elles permettent de déconstruire les idées reçues, valoriser les capacités des personnes en situation de handicap et montrer que leur intégration est non seulement possible, mais bénéfique pour la
diversité ainsi que la performance des équipes.
Problème de reconnaissance de handicap et autocensure
Les démarches pour obtenir une reconnaissance officielle de handicap auprès de la Maison Départementale pour les Personnes Handicapées (MDPH) sont souvent complexes et longues. Ce processus fastidieux peut décourager de nombreuses personnes, les privant ainsi des aides et des dispositifs d’accompagnement dont ils pourraient bénéficier dans leur vie professionnelle. Certains ne souhaitent pas déclarer leur situation, par crainte de subir stigmatisation ou discrimination.
Cette autocensure, souvent alimentée par des expériences passées négatives, empêche également l’accès aux aménagements et aux aides possibles.
Il est donc essentiel de promouvoir un environnement de travail bienveillant afin d’encourager les personnes à parler librement de leur handicap.
*Observatoire de l’emploi et du handicap réalisé par l’AGEFIPH en partenariat avec l’INSEE