Médico-social | Les métiers de la logistique et de l’administratif, oubliés de cette nouvelle vague de revalorisation salariale
Au compte-gouttes, depuis 18 mois, les pouvoirs publics distillent les annonces concernant la revalorisation de 183 euros net pour les salariés du sanitaire, du social et du médico-social dans le cadre du Ségur de la Santé, puis la revalorisation salariale issue des accords Laforcade.
Un arbitrage qui ignore l’exigence d’un accompagnement pluridisciplinaire.
En septembre 2020, l’étape 1 du Ségur de la Santé revalorisait l’ensemble des personnels des EHPAD et des structures sanitaires pour tous les salariés quel que soit le métier.
En novembre 2021, l’indemnité dite « Laforcade » élargissait la revalorisation salariale pour certains professionnels du médico-social (infirmiers, aides-soignants, kinésithérapeutes, orthophonistes, etc.).
En novembre dernier, le Premier Ministre annonçait des revalorisations salariales pour 20 000 professionnels supplémentaires, salariés des établissements pour personnes en situation de handicap (aides-soignants, aides médico-psychologiques (AMP), auxiliaires de vie sociale (AVS) et accompagnants éducatifs et sociaux (AES) notamment).
En février 2022, la conférence des métiers de l’accompagnement social et médico-social, le 18 février, a été l’occasion pour le Premier Ministre d’annoncer l’extension de cette revalorisation au secteur socio-éducatif.
Si la liste présentée le 12 avril dernier reste inchangée, les professionnels administratifs et techniques resteront sans reconnaissance de l’État malgré leur investissement et leur participation active et indispensable au bon fonctionnement des structures sociales et médico-sociales.
OUI, le complément de la liste des métiers revalorisés est juste et plus que nécessaire.
NON, nous ne pouvons entendre qu’une structure médico-sociale, quelle qu’elle soit, puisse se passer de personnels administratifs ou logistiques pour remplir ses missions d’accompagnement des personnes en situation de handicap.
La Fédération APAJH et l’ensemble des fédérations d’employeurs restent engagés plus que jamais pour une juste reconnaissance de tous les professionnels du secteur social et médico-social.
Liste complémentaire des métiers concernés par la revalorisation (au 12 avril 2022) : La liste des professionnels concernés par la revalorisation a été présentée par le Gouvernement et les deux membres de la mission de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), Jean-Philippe Vinquant et Benjamin Ferras, à qui une mission a été confiée.
- Éducateur spécialisé ou technique
- Encadrant éducatif de nuit (y compris les maîtres et maîtresses de maison, surveillants de nuit qualifiés exerçant les fonctions d’encadrants éducatifs de nuit)
- Éducateur de jeunes enfants, dès lors qu’il intervient dans un établissement ou service médico-social ou social;
- Moniteur éducateur ;
- Moniteur d’atelier ;
- Chef d’atelier ; responsable ou encadrant technique d’atelier ;
- Moniteur d’enseignement ménager ;
- Assistant de service social ou assistant social spécialisé ;
- Technicien de l’intervention sociale et familiale ;
- Conseiller en économie sociale et familiale ;
- Psychologue ou neuropsychologue ;
- Cadre de service éducatif et social, paramédical ; responsable et coordonnateur de secteur ;
- Chef de service éducatif, pédagogique et social, paramédical ;
- Mandataire judiciaire ou délégué aux prestations sociales ;
- Animateur ou moniteur exerçant une fonction éducative au bénéfice des personnes vulnérables ;
- Technicien pour déficients sensoriels (notamment les interprètes en langue des signes, les instructeurs de locomotion, les avéjistes ou aides à l’activité de vie journalière, les codeurs LPC).
Confronté à des difficultés d’attractivité sans précédent, notre secteur a besoin de considération à la fois salariale mais aussi de conditions d’exercice facilitées.
Cette revalorisation de 183 euros net par mois sera versée aux salariés qui exercent effectivement et à titre principal ces fonctions.
Celle-ci sera versée à partir de la paye de juin 2022, avec effet rétroactif à compter d’avril 2022.