HABITER : au-delà du logement, s’inscrire dans un projet de vie
Les Conférences des territoires APAJH se poursuivent cette semaine avec celles du territoire Rhodanien. Les militants, professionnels, personnes accompagnées et leurs familles échangent autour du thème « HABITER » et plus globalement de la citoyenneté à travers le choix de vie que représente l’habitat.
Les 4 et 5 mai, le territoire APAJH Rhodanien va nourrir la réflexion autour du thème « HABITER ». Dans ce vaste territoire, les réalités, souhaits et attentes de l’ensemble des participants dessinent l’enjeu qui dépasse la simple notion d’habitat ou de logement, et s’inscrit pleinement dans un projet de vie. Extraits.
Budget et revenus
« Je vivais chez mes parents et je suis depuis 2 ans dans mon appart que j’ai trouvé sur Leboncoin. Je vis avec ma copine. Chez mes parents, je pouvais économiser, là je dois payer le logement, faire les courses… Avec ma copine on se partage les dépenses »
« Il faudra que j’aie le budget pour payer la location de l’appartement, les repas, les produits d’entretien et d’hygiène, payer une aide-ménagère… Pour le moment j’ai 700 euros mais il me reste seulement 100 euros pour les cigarettes, les produits d’hygiène… Comment je vais faire quand je serai en appartement ? »
Besoins et attentes des personnes accompagnées au cœur de la réflexion des professionnels
« Une personne va être accueillie temporairement au sein du Foyer d’hébergement pour gérer son sentiment de solitude et l’apparition de problèmes de santé. Il faut une souplesse qui s’adapte aux besoins à chaque étape. La difficulté, c’est qu’elle a un chat, ce qui pose problème en foyer. Il faut que l’accueil de ce chat soit admis par les autres résidents car le Règlement Intérieur du FH ne le permet pas aujourd’hui. »
« Habiter » c’est aussi rencontrer et partager
« On est chez nous au foyer : l’association des résidents a créé une petite épicerie solidaire où on peut acheter les produits de 1ere nécessité, des revues…pendant le confinement. On a ouvert un café social pour les résidents. On a mis en place un jardin thérapeutique où on cultive des légumes et des plantes aromatiques qu’on vendra au début au personnel du foyer. Ça nous donnera des sous pour acheter des boissons pour le café social et faire des sorties, des spectacles. On pourra acheter des verres avec le logo de l’association. On élargira plus tard à d’autres projets en fonction de ce que veulent les résidents. On organise des réunions de l’association tous les 2 ou 3 mois, où on se met d’accord pour avancer. Chaque résident membre de l’association est responsable de quelque chose. »
C’est mon choix !
« Je souhaite avoir un appartement pour être autonome car je suis musicien. Je joue des percussions. Je pourrai faire mon studio. Il me faudrait un appartement avec un sous-sol ou isolé pour ne pas tout le temps jouer avec le casque. »
« Je veux être plus autonome, aller au cinéma plus souvent dans la limite de mes moyens, quand je veux, aller danser au casino, faire les courses. Je veux être plus responsabilisée, inviter mes amis. Je respecterai le règlement de copropriété. Je pourrai aller à la messe, faire des promenades, cuisiner… »
Entre autonomie et peur de la solitude
« La solitude me fait un peu peur mais pas trop parce qu’il y aura des éducatrices qui m’accompagneront plusieurs fois par mois. Et puis je pourrai faire partie d’un club de scrabble. A cause du COVID ces activités ont été mises entre parenthèse et ça me manque beaucoup. En colocation je serai avec d’autres personnes et les amis du foyer pourront venir. Je rencontrerai aussi le voisinage. Pour les transports il faudrait qu’il y ait une navette les jours de marché et pour aller boire un verre dans un café. »
« J’ai trouvé un logement avec Action Logement. Avant j’étais en foyer jeune travailleur. Je vis seul depuis 4 ans. Je travaille à l’ESAT. Je suis accompagné par un SAVS pour les démarches de temps en temps, pour les papiers. C’est la liberté. Mais il y a un peu de solitude les premiers mois, mais maintenant je suis habitué. »
« Je travaille à l’ESAT. Je vis dans les appartements du foyer. J’aimerais avoir mon logement à moi sans éducateur qui passe 2 fois par semaine. Ils m’aident à comprendre les documents. C’est quand même rassurant de savoir qu’ils peuvent m’aider mais je suis parfois trop autonome pour eux. C’est embêtant de ne pas pouvoir inviter des amis à dormir sans prévenir avant, et ne pas pouvoir aller dormir ailleurs sans leur dire où on est. »