Fusionner théâtre et handicap, c’est le pari que s’est donné le SESSAD La Passerelle de Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne). Le 25 janvier, à 19 heures, les jeunes du SESSAD ont présenté une pièce de théâtre devant parents, amis, famille. L’aboutissement d’un projet qui dépasse le théâtre.
Le point info : qu’est-ce qu’un SESSAD ?
Un SESSAD, (service d’éducation spéciale et de soins à domicile) est un établissement qui agit sur trois piliers, pour permettre d’accompagner les jeunes en situation de handicap, et les maintenir dans la société.
Ces 3 piliers sont les suivants :
Le médical : Psychologues, psychomotriciens, orthophonistes, et autres professionnels de la santé, œuvrent pour celle des jeunes.
L’éducatif : Le SESSAD gère l’intervention d’enseignants spécialisés, formés pour s’adapter au handicap des jeunes. (À noter que des SESSAD « pro » accompagnent des jeunes adolescents, souvent les 16-25 ans, dans leur parcours préprofessionnel.
Le social : Aides, maintien des jeunes dans le système scolaire, classes spécialisées, tout est fait pour permettre aux jeunes de s’épanouir, et d’accroître leur autodétermination.
Naturellement, le SESSAD La Passerelle s’inscrit dans cette démarche, et nous immerge dans l’univers riche de l’art thérapie. Ici, c’est le théâtre qui est mis à l’honneur, et plus particulièrement une adaptation du livre de Raymond Queneau : « Exercices de style ». Cet ouvrage, raconte une histoire, toujours la même, et l’adapte de 99 façons différentes. Cette adaptation permettant aux jeunes de s’approprier le récit au mieux.
Les apports du théâtre dans l’accompagnement des jeunes
Le pitch ? Le narrateur rencontre dans un bus un jeune homme au long cou coiffé d’un drôle de chapeau. Une altercation a lieu dans le bus, et des mots vifs sont échangés.
Plus tard, le narrateur revoit le même homme intriguant devant la gare Saint-Lazare.
L’adaptation, mise en place par Pascale Oiknine-Dadoun, psychologue pour le SESSAD, mais aussi art-thérapeute et comédienne, permet aux jeunes de La Passerelle de se dépasser via le théâtre.
De plus, de l’avis des jeunes eux-mêmes, l’atelier leur a permis d’aller mieux, comme en témoigne par exemple Simon, 13 ans : « Le théâtre m’a permis de me faire plein de copains, de prendre confiance en moi. »
Pascale Oiknine-Dadoun « Par le théâtre, il y a un dépassement du jeu au service du « je ». Ce qui permet aux jeunes d’assouplir leurs mécanismes de défense et de prendre confiance en eux. »
Une équipe attentive et mobilisée pour la réussite collective
Un projet qui a embarqué presque toute l’équipe du SESSAD : Aude, Maïlys, Marie Eve, Nadia, ont pris part pleinement au projet, au dehors et même sur la scène !
Attentives et attentionnées, elles ont veillé à ce que les jeunes répètent et apprennent leur texte, certes, mais aussi à ce qu’ils se sentent au mieux, à leur bien-être.
Les bienfaits du théâtre se sont ressentis dans les répétitions, qui ont permis que les difficultés de chacun se travaillent et se surmontent.
Certains étaient plongés dans le jeu, même à la fin de la pièce. D’autres étaient plus intimidés, mais le soir, devant leurs proches, tous ont réussi cet audacieux pari, de jouer une adaptation au départ complexe, adaptée de manière simple et ludique par les professionnels du SESSAD La Passerelle.
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